Les malades allogreffés à la Pitié-Salpêtrière entre juin 2001 et novembre 2008 avec un suivi minimal de 100 jours étaient inclus. La BO était définie comme une perte de plus de 20 % des valeurs du VEMS pré-greffe hors infection respiratoire. Comparaison de deux groupes : l’un équipé d’un spiromètre portable (Spirotel®, M-Elect France), groupe Sp, et l’autre non, groupe non Sp.
Deux cent douze patients (107 Sp et 105 non Sp) ont été analysés. Trente-sept pour cent ont eu une bonne observance du Spirotel®. La mortalité liée à la greffe (NRM) était plus faible dans le groupe Sp : hazard ratio (HR) 0,36, p = 0,002. Trente-cinq BO ont été diagnostiquées (24 Sp, 11 non Sp) soit une incidence cumulée (IC) de 16,3 %. Les BO diagnostiquées dans le groupe Sp après une alerte du Spirotel® représentaient 65 % des cas. En utilisant la surveillance par Spirotel® comme une variable temps dépendante (méthode Mantel Byar), l’IC de BO n’était pas statistiquement différente entre les deux groupes (HR 1,17, p = 0,636). Parmi les 35 patients BO, 5 sont décédés sans rechute, soit à une NRM à 5 ans de 16,5 %. La perte de VEMS au diagnostic de BO et la perte maximale comparées aux valeurs pré-greffe étaient respectivement de 36 % versus 43 % (p = 0,51) dans le groupe Sp, et de 47 % versus 55 % (p = 0,42) dans le groupe non Sp.
La NRM des patients BO du groupe Sp était inférieure à celle du groupe non Sp. La surveillance par Spirotel® a permis la détection de deux tiers des BO. La faible observance pourrait expliquer le non diagnostic du tiers restant et l’absence de différence de sévérité fonctionnelle entre les deux groupes.